Les effets de l’alcool sur le sportif
Fêtes, anniversaires, célébrations, apéritifs ou simples repas, l’alcool s’invite partout. Chez les sportifs ou chez ceux qui pratiquent une activité physique régulière, cette consommation peut s’avérer élevée malgré une alimentation saine. Pourtant, beaucoup pensent que du fait d’être sportif, l’alcool aura moins d’impact sur le métabolisme, voir même que le sport annule les effets de l’alcool. Erreur fatale…
Alors quels sont les effets de l’alcool sur le sportif ? L’équipe 5coachs vous propose quelques éléments de réponse.
Les effets sur la performance
Quelle que soit le type de sport ou d’effort à fournir, la consommation d’alcool même en petite quantité a toujours un impact sur votre organisme.
Perturbation des sens
Une des principales conséquences de la consommation d’alcool sur le sportif est une altération de nos sens. En effet, si la vue est le sens le plus utilisé par l’humain, elle l’est encore plus chez le sportif. Si la vision devient floue lorsque l’on boit, c’est parce que l’alcool altère le fonctionnement des muscles oculaires. Les contrastes deviennent difficiles à percevoir, la perception des distances est modifiée et le champ de vision se rétrécie.
L’oreille interne est aussi rapidement affectée par la consommation d’alcool. Elle joue un rôle fondamental sur l’équilibre et la proprioception via l’appareil vestibulaire. En temps normal, le liquide contenu dans l’appareil vestibulaire indique au cerveau si le corps est en équilibre. L’ alcool fausse les informations arrivant au cerveau. En réponse, il commande au corps de se rééquilibrer pour des pertes d’équilibre qui n’en sont pas. Cela donne l’impression de tanguer et de devoir se rattraper à chaque pas.
Altération des fonctions cérébrales
L’ alcool altère aussi la plupart des fonctions cérébrales, ce qui réduit temporairement l’aptitude à réfléchir et agir. Il affecte plus particulièrement la faculté de jugement. Même consommé en petite quantité, l’alcool réduit l’aptitude à penser, à élaborer un plan de jeu ou un schéma d’actions et à prendre des décisions en fonction de celui-ci. L’alcool affecte aussi la faculté à se concentrer, la coordination ainsi que les réflexes.
Déshydratation
L’alcool a pour conséquence de déshydrater l’organisme. Plus précisément, il perturbe le contrôle de l’équilibre hydrique, ce qui conduit à une élimination d’eau excessive. Lorsque l’on consomme beaucoup d’alcool et peu de liquide sans alcool, l’organisme peut présenter des symptômes de déshydratation dont les signes sont la fatigue, des douleurs dans le dos et la nuque, ainsi que des maux de tête. Que vous consommiez de l’alcool ou non, une bonne hydratation est primordiale.
Effets sur la récupération
Dès la fin de l’exercice, le sportif entre dans une phase de récupération. Cette phase doit lui permettre de récupérer toutes ses facultés pour les efforts qui vont suivre. L’alcool ralentit les différents processus de régénération.
Régénération musculaire après l’exercice
L’alcool perturbe les mécanismes de régénération musculaire. Plusieurs travaux scientifiques ont mis en évidence que l’ingestion d’alcool après l’effort ralentit la récupération des microlésions musculaires engendrées par l’exercice. Il ressort que la récupération de force est significativement ralentie par une consommation modérée d’alcool intervenant après une séance d’entraînement. De ce constat, on peut conclure qu’il est préférable d’éviter la consommation régulière d’alcool après les séances de musculation, notamment pour les sports causant des dommages musculaires importants (type musculation). Faute de quoi, les risques de blessures musculaires augmentent significativement. Cette recommandation a également une importance capitale lorsque l’on planifie un programme d’augmentation de la masse musculaire.
Régénération osseuse
L’alcool a un effet délétère sur l’ostéogénèse. De la même manière qu’elle affecte les mécanismes de synthèse du tissu musculaire, la consommation d’alcool perturbe les processus de synthèse osseuse. Cela est particulièrement préoccupant dans les sports imposant au système squelettique des contraintes importantes, ou dans ceux classiquement associés à des désordres de la santé osseuse (par ex. : musculation, bodybuilding).
Perturbation du sommeil
L’alcool modifie le cycle du sommeil. Les phases de sommeil paradoxal sont raccourcies et celles de sommeil profond rallongées. Il modifie également la régulation thermique du corps, ce qui peut aussi influencer le sommeil. Ces changements font que le lendemain, on risque de se sentir mal et fatigué, même si l’on a assez dormi.
Effets sur la santé à long terme
Prise de poids
L’alcool représente en soi une source d’énergie non négligeable puisque l’éthanol a une densité énergétique de 7,1 cal.g-1 ne contient que de très petites quantités de nutriments. La consommation d’alcool est donc susceptible d’influer sur les apports énergétiques du sportif. Cependant, l’alcool a également des effets indirects sur le métabolisme. Il réduit l’oxydation des graisses, favorise l’augmentation de la taille des adipocytes et accroît la concentration des triglycérides dans le sang.
En d’autres termes, boire de l’alcool favorise une balance lipidique positive et, en conséquence, l’augmentation de la masse grasse à moyen terme. Ce stockage se fait principalement sous forme de graisse abdominale. Ce constat est d’autant plus vrai que la consommation d’alcool est fréquemment associée à l’ingestion d’aliments gras et sucrés. Ceci renforce davantage les effets délétères de l’alcool sur la composition corporelle et le poids. Limiter la consommation d’alcool s’impose donc comme une stratégie nécessaire pour les sportifs soucieux de maintenir leur masse corporelle à un niveau stable.
Risque de blessures
Par ses effets sur les fonctions cérébrales et proprioceptives, les chutes ou blessures dues à un mouvement sportif mal maîtrisé après consommation d’alcool sont fréquentes. Les risques d’entorses doublent après un verre, peu importe l’âge et le sexe. Le risque augmente encore davantage chez la femme lorsque sa consommation excède trois verres. Notons aussi que la consommation d’alcool est 10 fois plus fréquente chez les patients hospitalisés dans un contexte de blessures traumatiques et la sévérité de leurs symptômes est plus importante et leur hospitalisation plus longue.
D’autres problèmes de santé hors pratique sportive sont également fréquents sur le long terme lors d’une forte consommation d’alcool : problèmes cardiovasculaires (avc, infarctus…), troubles de la mémoire, anxiété, isolement, dépression…
Nous avons délibérément choisi de consacrer notre article aux effets de l’alcool sur la pratique sportive. Cet article n’a pas vocation à vous interdire l’alcool mais à vous inciter à contrôler, limiter et adapter votre consommation à votre pratique sportive.
D’une manière plus générale, l’alcool consommé en trop grande quantité reste dangereux pour la santé, tant physique que mentale. Cette consommation doit se limiter à des moments festifs.
L’équipe 5COACHS.